Benozzo Gozzoli, Le triomphe de saint Thomas d'Aquin, 1471

mardi 8 février 2011

Claude Le Lorrain, « Vue de Prato Longo »

            L’acte de dessiner distribue les pleins et les vides, reconstitue des formes, les ordonne les unes par rapport aux autres, et surtout donne vie à tout cela par le jeu et l’intensité  de la lumière : analogie lointaine, mais réelle pourtant avec l’acte créateur, qui conçoit un monde où les étants seront plus ou moins denses ou raréfiés,  le peuple d’essences concrètes, les hiérarchise en un univers où les fins se subordonnent les unes aux autres, et ne réalise ce dessein que par le don et la modulation de l’esse. Situé tout au bas de l’échelle des créatures intellectives, l’homo delineator participe donc très lointainement à quelque chose de l’acte créateur, à travers l’analogie qui unit la forme et la lumière d’une part, et l’essence et l’acte d’être d’autre part, et dans la mesure où il pressent la primauté de la lumière sur le dessin lui-même, symbole de l’antériorité de l’être sur la forme. C’est le cas de Claudio Loreno, dont les paysages virgiliens vibrent de poésie ontologique.

Claude Le Lorrain, Paysage de la campagne de Rome vue de Prato Longo, 1643.
Paris, Musée du Petit Palais.


Vous trouverez ici la liste des tableaux et des dessins de Claude Lorrain que nous avons présentés sur ce blog, et que nous avons disposée selon l’ordre chronologique de la vie du peintre :
http://participans.blogspot.fr/2012/07/regards-sur-quarante-tableaux-ou.html

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