Benozzo Gozzoli, Le triomphe de saint Thomas d'Aquin, 1471

samedi 5 mars 2011

Claude Lorrain, « L’Embarquement de la reine de Saba »

            « La renommée de Salomon étant parvenue jusqu’à elle …, la reine de Saba vint l’éprouver par des énigmes. Elle apporta à Jérusalem de très grandes richesses, des chameaux chargés d’aromates, d’or en énorme quantité et de pierres précieuses. Quand elle fut arrivée auprès de Salomon, elle lui proposa tout ce qu’elle avait médité, mais Salomon l’éclaira sur toutes ses questions et aucune ne fut pour le roi un secret qu’il ne pût élucider »[1].

            « La reine de Saba apprit la renommée de Salomon et vint à Jérusalem l’éprouver par des énigmes. Elle arriva avec de très grandes richesses, des chameaux chargés d’aromates, quantité d’or et de pierres précieuses. Quand elle se fut rendue auprès de Salomon, elle s’entretint avec lui de tout ce qu’elle avait médité. Salomon l’éclaira sur toutes ses questions et aucune ne fut pour lui un mystère qu’il ne pût élucider »[2].

            Claude Gellée représente ici le moment où la reine de Saba quitte le fastueux port de son royaume, dans la lointaine Arabie, pour se rendre à Jérusalem. Mais la Mer Rouge ressemble bien sûr grandement à la Mer Tyrrhénienne, et les édifices du port à la Villa Médicis et aux tours qui protègent les ports de la campagne romaine… Chez Claude, et c’est sa grandeur, il n’y a aucun pittoresque orientalisant à la manière des romantiques du XIXème siècle : point de chameaux ni de gros sacs débordant de pierreries ; juste quelques bagages convoyés par des ouvriers portuaires, tandis que la Reine descend dans la barque qui va l’emmener vers le vaisseau doré dont on entrevoit l’étrave dorée à gauche du tableau, derrière une ruine antique. La construction, typique du grand Lorrain, met en valeur le soleil levant, vers lequel convergent toutes les lignes de perspective, aussi bien celles que dessinent les édifices qui se succèdent à droite, que la colonne, les mâts de navire et le môle qui s’étagent en diminuant à gauche. Ici, l’astre du jour évoque la sagesse du roi Salomon, dont la reine de Saba veut sonder l’ampleur.


Claude Lorrain, L'Embarquement de la reine de Saba, 1648.
Londres, National Gallery.


Vous trouverez ici la liste des tableaux et des dessins de Claude Lorrain que nous avons présentés sur ce blog, et que nous avons disposée selon l’ordre chronologique de la vie du peintre :
http://participans.blogspot.fr/2012/07/regards-sur-quarante-tableaux-ou.html

[1] I Rois 10, 1-3.
[2] II Chr 9, 1-2.

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